Ces derniers temps, vous êtes nombreuses à me contacter concernant votre projet de reconversion en Décoratrice d’intérieur. Je comprends vos interrogations car je suis également passée par là.
Comme vous, j’ai vécu des moments de doute. Prendre des risques et renoncer à mon « train-train » quotidien n’était pas facile. J’ai eu la chance de croiser sur mon chemin des bonnes fées (décoratrice et architecte d’intérieur), qui ont su me raconter leurs expériences en toute sincérité. Aujourd’hui, à mon tour, je réponds aux 10 questions que vous me posez régulièrement. Bonne lecture.
A propos de…
1. Qui es-tu ?
Je m’appelle Caroline, je suis Décoratrice d’intérieur en charge du design d’espace. Formée à l’Ecole Boulle, j’accompagne mes clients à transformer, agencer, et décorer leur intérieur pour le rendre unique. J’aime les imaginer vivre de bons moments en famille ou entre amis dans un intérieur design, cosy et chaleureux. Ma clientèle est composée de Particuliers et d’Entreprises.
Voici quelques-unes de mes réalisations :
– le salon blue à Igny
– la bibliothèque sur-mesure à Igny
– la mini salle de bains à Courbevoie
– le showroom professionnel à Rambouillet
– la projection 3D d’une chambre parentale à Massy.
Pour voir toutes mes réalisations.
2. Quelle est ton histoire en quelques phrases ?
Mon histoire avec la déco d’intérieur remonte à mon plus jeune âge. En effet, à 6 ans, réaliser l’aménagement parfait de la maison de mes poupées et rechercher les objets de décoration, me procurait plus de plaisir que de jouer avec. A 26 ans, la mort tragique de mon compagnon m’a plongée dans un état émotionnel fragile. J’ai compris à quel point la vie peut basculer en quelques secondes de la meilleure à la pire situation. Pour m’occuper l’esprit, j’ai repensé totalement mon appartement. J’ai réalisé seule les travaux. J’ai créé une décoration colorée, poétique, et pleine de bonne énergie. En adoptant l’upcycling, j’ai pu transformer à moindre coût, avec originalité, certains meubles et accessoires déco existants. A chaque visite d’amis ou de proches, je recevais une vague de compliments sur ma déco. Je peux affirmer aujourd’hui que la décoration m’a sauvée. Après une spécialisation au CELSA, j’ai exercé un poste de Responsable Communication au sein d’un grand groupe pendant plusieurs années.
3. Que représentait la décoration pour toi avant de te lancer en tant que professionnelle ?
Comme tout le monde, je regardais les émissions déco à la télévision, je collectionnais les magazines de décoration, et je rêvais de rencontrer un jour Sophie Ferjani, Stéphane Plaza, ou Caroline Andréoni. Aujourd’hui, c’est fait 😊. J’aimais le beau, le fonctionnel et j’avais toujours pleins d’idées pour trouver des solutions répondant aux problématiques déco de mon entourage. Au départ, je réussissais toujours à choisir des produits me permettant de décorer mon intérieur avec authenticité, personnalité et efficacité. Et lorsque je ne trouvais pas, je pratiquais du relooking déco de l’existant. Je me disais qu’on a tous le droit d’avoir une belle maison quelque-soit notre milieu social, nos origines, et nos goûts. Aller chez Ikea, Maisons du Monde, Roche Bobois ou Ligne Roset, aucune barrière pouvait limiter mon imagination pour inventer de nouveaux décors. La décoration est pour moi un moyen d’expression, de liberté et d’affirmation de soi.
Reconversion dans la décoration d’intérieur
4. Tu étais déjà salariée dans une entreprise, pourquoi as-tu décidé de te reconvertir dans cette nouvelle activité ?
A 40 ans, ma passion pour la décoration m’a poussée à revoir mon plan de carrière pour me recentrer sur mes réelles motivations. Suis-je heureuse dans mon job ? Qu’ai-je envie d’accomplir dans ma vie ? Comment puis-je donner du sens à mon existence ? J’avais fait le tour de mon poste en communication. Il n’y avait pas d’opportunités d’évolution, ni d’augmentation de salaire malgré ma forte implication sur des dossiers stratégiques. Du coup, j’ai fait le bilan sur mes envies de changement. Comment pouvais-je me rendre utile dans une activité épanouissante en restant au service des autres. A ce stade, la décoration était un loisir. Après des échanges par téléphone avec des professionnels (décoratrice, architecte d’intérieur), j’ai souhaité découvrir en profondeur le métier de décoratrice à travers la formation. J’ai envisagé la décoration comme un job mais j’avais la peur d’échouer et de perdre la sécurité de mon emploi.
5. As-tu réalisé une ou plusieurs formations ? Et, quelle est la différence entre décoratrice d’intérieur et architecte d’intérieur ?
A l’époque, je m’étais inscrite à une formation en ligne durant 12 mois pour apprendre les bases du métier. La journée je portais la casquette de Responsable communication. A ma pause déjeuner, le soir, les weekends, les vacances et jours fériés, j’étais la Décoratrice en devenir. Totalement dévouée, je n’avais plus de temps libre. L’apprentissage, les devoirs, l’organisation à mettre en place, les activités personnelles manquées avec ma famille. C’était très compliqué (des pleurs, la solitude, le stress…). A l’issue de cette formation, j’ai décidé d’approfondir mes connaissances et compétences via des formations complémentaires pendant 6 mois : Sketchup, logiciels 3D, dessin en perspectives à main levée, communication digitale (réseaux sociaux), aptitudes commerciales, développement personnel en tout genre, etc…En parallèle, je préparai mon business plan, ma stratégie, mes réflexions sur mon futur site internet, etc… C’était long, mais je pense que ces étapes ont été indispensables pour moi. Je savais avec certitude que je voulais accompagner mes clients à donner vie à leurs projets. La différence entre le métier de décoratrice et d’architecte d’intérieur, j’ai abordé ce point dans un article intitulé « Choisir une décoratrice d’intérieur ». Ces deux métiers sont différents mais restent complémentaires sur de nombreux aspects.
Conclusion de la partie 1
Ma reconversion en Décoratrice d’intérieur s’est faite en plusieurs étapes. C’est mon expérience personnelle – chacun vit sa reconversion à sa façon. Le plus important est de trouver votre passion, la vivre avec beaucoup d’effort, de courage, et de bienveillance envers vous-même. L’essentiel était pour moi de donner du sens à mon existence et de me consacrer à aider les autres dans leurs questionnements. J’ai franchi le pas de la reconversion pour être heureuse et non pas pour gagner un million d’euros ou d’abonnés sur instagram (je voulais dire, j’ai les poches assez grandes pour des millions d’euros ou de dollars, je suis preneuse de tous les millions (rires)). J’ai failli renoncer à plusieurs reprises. Heureusement que mes proches ont su me rebooster pour ne rien lâcher. Dans la partie 2, je vous parle de compétences, de vision et des difficultés rencontrées sur mon chemin. A bientôt. Restons connecté(e)s.
